Sommes-nous tous dans le même bateau?

Autrefois, pour vaincre la peste, le seul remède connu était le vinaigre estimé pour ses vertus purificatrices. Mais avant le grand nettoyage, les navires étaient isolés, évacués au large. Quels que soient l'origine des bateaux, des marchandises ou la qualité des voyageurs, tous étaient promis au même sort : la quarantaine. Quand le capitaine rejoignait son navire, équipage et cargaison étaient alors convoyés dans un lieu clos appelé "lazaret".

 

Mais quand l'épidémie se propage en ville cela donne "Le Hussard sur le Toit" un roman de Jean Giono, publié en 1951. Et le genre humain ressent toujours les mêmes symptômes au cours des siècles: la peur et la rage contre les responsable présumés de la catastrophe.

 

"Le récit se situe durant la monarchie de juillet vers l'année 1832. Toute la Provence est victime d'une épidémie de Choléra. Angelo Pardi, jeune officier italien, est poursuivi par des malfaiteurs à la solde de l'Autriche. Il traverse des villages dévastés par la maladie et la mort et se dirige vers la vallée de la Durance. Arrivé à Manosque, Angelo est accusé d'avoir empoisonné l'eau de la fontaine. Il échappe de justesse à la foule en colère qui souhaite se venger des "empoisonneurs de fontaines". Il se réfugie sur les toits de la ville.

Dans l'une de ces maisons, il rencontre une jeune femme, Pauline de Théus. Malgré son état inquiétant la jeune femme l'accueille sans crainte. Angelo va aider pendant plusieurs jours une vieille nonne dans un couvent à soigner les victimes du choléra.

La ville est évacuée. Dans les collines où se sont réfugiés les habitants de Manosque, Angelo retrouve Giuseppe, son frère de lait. Ancien hussard, il est devenu cordonnier et est à la tête d'une milice d'ouvriers. Puis Angelo reprend la route. Il souhaite retourner en Italie afin de se battre pour l'indépendance de son pays. Angelo et Pauline se retrouvent peu après et franchissent les barrages de l'armée : Angelo promet à Pauline de la raccompagner chez elle, à Théus, avant de rejoindre l'Italie.

Enfermés dans une forteresse, attaqués par des villageois, ils font face aux difficultés. Angelo et Pauline se laissent aller à quelques confidences. C'est ainsi qu'Angelo apprend que Pauline est l'épouse du Marquis de Théus. Les deux jeunes gens rencontrent ensuite un vieux médecin qui partage avec eux ses méditations sur le choléra. Un soir Pauline est atteinte à son tour du choléra. Angelo la soigne toute la nuit et parvient par miracle à la sauver. Ils parviennent tous deux au château de Théus où Angelo reste quelques jours avant de reprendre sa route pour l'Italie.

Sur son chemin, il découvrira la mort, l'héroïsme et la couardise, la rapacité et le dévouement, la délation et l'entraide. Du haut des toits de Manosque, où il se réfugiera pour échapper à la foule en chasse des "empoisonneurs de fontaines", il observera la folie des hommes, déchaînés par la peur et leur rage meurtrière à trouver un bouc émissaire à cette épidémie aveugle".

 

À lire ou à relire sur les comportements humains en cas de grande crise sanitaire.