Les régates de vacances

La période estivale est idéale pour organiser des "régates de vacances" moins sérieuses, un peu folklorique! Le but: que le maximum de personnes participent, sans enjeu particulier.

La coupe des Nanas 1970/71

Tous les ans le YC de Carnac organisait pour les Ponant la "Coupe des Nanas". La seule contrainte, ce sont les dames qui barrent!

J'avais "ma" nana. Une des quatre filles d'une fratrie de huit enfants, tous passionnés de voile.

Delphine avait une technique de barre à elle! Relax, un pied sur le caisson... efficace... et en plus elle chantait très bien! On a gagné cette régate en 1970 et 71, je n'avais aucune raison de changer de barreuse.

La dernière manche (à terre) était la plus difficile: la remise des prix se faisait en soirée chez le sponsor, la boîte de nuit "Les Chandelles"... avec remise de la coupe, fraîche, légèrement givrée, emplie d'un breuvage "dangereux" qui tourne rapidement la tête!     


Coupe "Aigle" à Carnac en 1971

Départ à terre et changement d’équipage. Les bateaux étaient mis à l'eau, marée mi-haute, tenus par un équipier, l'autre en haut de la cale, voiles dans le sac.

Au coup de canon, il faut rejoindre le canot, le gréer, faire le tour de trois bouées, revenir à terre pour changer d'équipage... le tout 2 fois. Il fallait dès la mise à l'eau se positionner au mieux (et maintenir sa place) pour anticiper un dégagement le plus rapide possible.

Nous avions formé une équipe performante "Maréchal-Dury-Prenat-De la Casinière". Inconnu dans le monde militaire! Un "parisien", un lyonnais, un savoyard, un breton.

10', 5', départ! Les équipiers, sacs à voile à la main (grand-voile avec ses lattes, mise "dans le bon sens" pour hisser le plus vite possible) partaient en courant pour rejoindre les bateaux, attendant "en bas" sur 2 voire 3 rangs!

L'arrivée des équipiers provoquait un vent de panique entre ceux de devant et ceux de derrière, les coques s'entrechoquaient. La seule obsession, gréer à minima le plus vite possible, hisser la grand-voile, enfiler la ralingue de bôme, hisser le foc, embarquer et quitter l'entre 2 môles pour finir de gréer et de régler plus loin. 

Rapidement les écarts se creusent, les plus lents à quitter le "port" sont distancés dès le départ, inévitablement "mouvementé". Nous prenons la tête, pour ne pas la quitter.

Dans un bord vent arrière sous spi, mon équipier tombe à l'eau (je n'ai jamais compris comment!) n'étant relié au bateau que par les 2 écoutes de spi! Il a fait ce qu'il faut pour regagner rapidement le bord, certes en bordant un peu trop le spi...


Les 4 heures de Carnac

Le départ se faisait sur la grand plage, bateaux gréés à l'eau en bas de plage, tenus par un équipier tandis que l'autre attendait le départ en haut de la plage; pour les solitaires, un copain tenait le bateau.

 

Il y a eu à cette manifestation estivale 400 bateaux et plus! Quasiment sur toute la longueur de la plage.

 

Les plus rapides au vent, afin qu'ils dégagent rapidement le plan d'eau et les premières bouées. Au coup de canon, le barreur courrait vers le bateau, pendant que l'équipier commençait à le pousser vers le large.

Embarquements très souvent acrobatiques, "rock'n roll", par le tableau arrière!

On tournait pendant 4 heures autour de 4 bouées assez près de la côte pour assurer un peu de spectacle pour les terriens!

Rapidement la flotte s'étirait, les plus rapides doublant les plus lents, le plan d'eau était couvert de bateaux... ce que l'on ne voit plus maintenant!

Un ponantiste, ayant un caractère "pas toujours facile", a des problèmes avec son équipier du jour. Le ton monte, jusqu'au moment, où passant au plus près du club, l'équipier dans un dernier excès de rage saute à l'eau et avertit son barreur qu'il rentre à la nage! Et oui, il y en a des comme ça!

Christian Maréchal