Histoires de femmes... navigatrices

Les femmes ont été très présentes dans cette édition passionnante du Vendée Globe. L'occasion pour le Salon de lecture de vous présenter 6 livres qui rendent hommage aux navigatrices. Entre chaque livre, nous donnons la parole à chacune des 6 concurrentes qui nous ont enthousiasmés durant ces 3 mois de course !


*Miranda Merron : "Il y a plein de beaux moments, mais je retiendrai surtout le moment où j'ai franchi le cap Horn. C’était une journée magnifique, je l’ai vu apparaître derrière une ligne de grains, suivi de ciel bleu, de nuages magnifiques, accompagné du parfum de la terre que je voyais pour la première fois depuis le départ."


Pirates ou flibustières, elles naviguaient déjà !

JAEGER Gérard A.," Les femmes d'abordage", Ed. Clancier Guénaud, 1984

Pirates ou flibustières, elles échappent à la corde par le miracle de leur génie ou de leur machiavélisme...Pour toutes l'acte prime la parole et, comme leurs compagnons, elles vivent l'instant présent avec concupiscence et volupté. Toutefois, mieux que les hommes, elles ont su se démarquer de l'histoire et s'éterniser dans le mythe en disparaissant de la scène du monde comme par magie.


*Isabelle Joschke : "Ce premier tour du monde a été une rencontre avec moi-même. Mais surtout, qu’est-ce que j’en ai bavé ! Ça a été incroyablement dur, plus que ce que je pensais. C’est dur pour les nerfs, pour le moral, très dur physiquement. À un moment donné, je sentais que j’étais au bout de ce que je pouvais donner physiquement. Et puis il y a quelques moments magiques ! Il n’y en a pas tant que ça, mais ils sont tellement précieux !"


La Transat d'Aline Marchand et de Dominique Berthier

CROS Michel, LANE Bernard : "Deux femmes à la mer", Presses de la Cité, 1976.

Et qui n'a rêvé, ne serait-ce qu'un instant de se trouver seul à bord d'un voilier en route vers Newport ? Ce rêve, Aline Marchand et Dominique Berthier l'ont vécu. Le 5 juin 1976, elles franchissent la ligne de départ, pour la Transat en solitaire, parmi plus de 100 autres concurrents.

Le récit de cette fantastique aventure, qui va bien au-delà des histoires de mer traditionnelles commence alors que les deux jeunes femmes viennent de quitter La Rochelle avec leurs bateaux respectifs pour rallier Plymouth.


*Pip Hare : "En mer, je me sens beaucoup plus forte qu'à terre, bien plus à l'aise au large qu'en société."

"En mer, en solitaire, le jugement des autres ne peut nous affecter d'aucune façon. La mer est la seule juge."

"Dans les situations compliquées on fait appel à des ressources insoupçonnées, on trouve des solutions car, sans elles, on sait que les choses vont rapidement empirer."


Deux concurrentes du Vendée Globe 1996/97

AUTISSIER Isabelle, COQUEREL Eric, "Une solitaire autour du monde", Arthaud, 2000

Janvier 1997 : Isabelle Autissier passe le Horn pour la troisième fois. Engagée dans le Vendée Globe, tour du monde à la voile, en solitaire, sans escale et sans assistance, elle vient de vivre des moments douloureux et inoubliables, ceux qui forgent l'âme d'une solitaire. Cet ouvrage est un récit à deux voix, celle d'Isabelle Autissier et celle d'Eric Coquerel. Ces voix se conjuguent entre émotions, souvenirs et réflexions...


CHABAUD Catherine, "Possibles rêves", Glénat, 1997

Après 140 jours de mer, Catherine Chabaud est la première femme à boucler, en course, un tour du monde en solitaire et sans escale. Dans ce livre, elle déroule en parallèle le fil de son voyage autour du globe et celui de ses souvenirs, de ses réflexions.

Elle raconte la longue route sur les océans et le parcours d'une vie de détermination qui a su cueillir les hasards et rebondir sur les obstacles.

Elle, qui avance portée par des projets parfois insensés, qui est allée au bout des mers et au bout d'elle même, clame qu'il faut croire à ses rêves, oser, persévérer...


*Samantha Davies : "On avait évoqué l’hypothèse d’un abandon. J’avais dit que je voulais à tout prix finir, comme Isabelle Autissier et comme d’autres marins qui ont fini hors course...Mais c’est plus facile à dire qu’à faire. Nos bateaux restent exigeants, j’étais derrière tout le monde, moi qui suis habituée à être à la bagarre... Là j’étais seule, je n’avais plus de vacation. Je n’avais plus la pression et l’adrénaline de la course, c’est plus dur de se lever à 3h du matin pour aller changer de voile."


Une femme à la volonté de fer : Ellen MacArthur !!!

MACARTHUR Ellen , "Du vent dans les rêves", Éditions XO, 2002

Février 2001. Après 94 jours de mer, Ellen MacArthur, 24 ans, franchit la ligne d'arrivée du mythique Vendée Globe sur Kingfisher. Sous ses airs juvéniles se cache une femme à la volonté de fer, au courage et à la ténacité hors du commun.

Elle raconte dans ce livre son amour de la mer.  Seule au milieu des océans les plus inhospitaliers du globe, elle dompte des bateaux taillés pour la vitesse. Point culminant de cette fulgurante ascension: le Vendée Globe, qu'elle raconte, jour après jour. Solitude et solidarité des concurrents, beauté farouche des mers du Sud et tempêtes légendaires du Pacifique, tels sont les ingrédients de ce véritable voyage initiatique.


*Clarisse Crémer : (Femme la plus rapide sur un Vendée Globe, elle devance Ellen MacArthur) "Il n'y a pas de classement féminin sur le Vendée Globe ! Quand je suis sur l'eau, je ne me dis pas que le bateau devant est celui d'un mec ou d'une fille ! Cette distinction est donc un petit plus...


De longues heures dans l'eau sans gilet ....

ARTHAUD Florence, "Cette nuit la mer est noire", Arthaud, 2015

« J’ai basculé en une fraction de seconde. Je suis dans l’eau. Il fait nuit noire. Je suis seule […]. Dans quelques instants, la mer, ma raison de vivre, va devenir mon tombeau. » Le samedi 29 octobre 2011, alors qu’elle naviguait seule à bord de son voilier, Florence Arthaud tombe à l’eau, au large du cap Corse. Isolée, en pleine nuit, sans gilet de sauvetage, la navigatrice va affronter la mort pendant de longues heures. Elle restera en vie grâce à une série de petits miracles : une lampe frontale, un téléphone portable étanche, du réseau et sa mère qui veillait en pleine nuit. Dans ce livre confession, Florence Arthaud revient sur cet épisode tragique. Elle livre les sentiments, les pensées et les souvenirs qui l’ont accompagnée alors qu’elle se noyait en pleine mer.


*Alexia Barrier : « Cette année nous étions 6 femmes au départ, et 6 à l’arrivée, en course ou hors course, peu importe. J’ai trouvé cela hyper courageux de la part d’Isa et de Sam de repartir hors course. Il faut que ce soit quelque chose de normal d’avoir plus de femmes sur le Vendée Globe. Quand on voit que Clarisse  bat le record d'Ellen MacArthur cette année, c’est super pour elle, mais quelle honte de voir que ça a pris autant de temps d’avoir des budgets et des projets qui nous donnent cette opportunité. C'est inspirant pour toutes les petites filles, qui veulent faire de la voile ou autre chose. Il n’y a pas d’histoire de genre, c’est une histoire de détermination et de travail ! »


Chantal Boulanger


*Photos et textes extraits du site officiel du Vendée Globe : 
https://www.vendeeglobe.org/fr