Des bateaux mythiques

Parmi les nombreux livres du Salon de lecture, certains ont dans le titre un nom de bateau qui tout de suite fait apparaître des événements, des histoires, des marins... Nous vous proposons d'aller à la rencontre de ces bateaux mythiques. Pour commencer voici 4 livres pour en savoir plus sur La Méduse, Les Pen Duick, le Kon-Tiki et l'Abeille Flandre... A suivre...


La Méduse

La Méduse est une frégate construite au début des années 1800. Elle est lancée le 1er juillet 1810. Commandée par Joseph François Raoul, elle réussit à quitter l'estuaire de la Loire, surveillé par une flottille anglaise basée à Hoëdic, le 28 décembre.

 


BLOT Jean-Yves, La Méduse : Chronique d'un naufrage ordinaire, Editions Arthaud, 1982.

Le 2 juillet 1816, la Méduse s'échoue sur le banc d'Arguin, à faible distance des côtes d'Afrique, entraînant la mort de 160 personnes, dont 147 abandonnées sur un radeau de fortune. Ce naufrage cause un scandale retentissant en France au début de la Restauration. Il est illustré par un tableau célèbre de Théodore Géricault exposé en 1819 : Le Radeau de la Méduse.

4 décembre 1980 : Jean-Yves Blot, historien, plongeur, réalise enfin le rêve de tant d'autres, il retrouve avec son équipe l'épave de la Méduse sur le banc d'Arguin.


Pen Duick

Copyright Association Pen Duick
Copyright Association Pen Duick

De Yum à Pen Duick (1898-1938)

En 1898, un architecte naval écossais réalise pour un client, Adolphus Fowler, les plans d'un voilier du type yacht de course. Le yacht baptisé Yum est lancé au printemps 1898 et participe à une dizaine de régates pendant la saison. Fowler vend son voilier à la fin de l'année à un anglais de Folkestone, Campbell M. Keir qui le remet en vente en 1901.

C'est le français André Hachette, qui rachète le voilier en janvier 1902, le renomme Grisélidis et lui fait traverser la Manche vers le port de la ville du Havre où il est attaché. Ce bateau, déjà passé en plusieurs mains, fut acheté en 1919 par Jacques Richepin qui le rebaptisa Cora V (en l'honneur de son épouse, l'actrice Cora Laparcerie).

En 1935, le "Yum" devenu entre-temps le Butterfly, est acquis par la famille Lebec de Nantes qui le baptise Pen Duick .

En 1938, Guy Tabarly, le père d'Éric, qui réside aussi à Nantes, découvre le bateau alors en hivernage dans un bras mort de la Loire, le rachète aux frères Lebec. C'est à son bord qu'Éric Tabarly apprend à naviguer en compagnie de ses parents et sa sœur cadette.

Après la seconde guerre mondiale et plusieurs années de manque d'entretien, le navire est en mauvais état. Faute de pouvoir payer les travaux, Guy Tabarly le met en vente.

En 1952, comme il ne trouve pas d'acheteur, Éric persuade son père de le lui donner, car il en est tombé amoureux depuis le premier jour.


TABARLY Eric, De Pen Duick en Pen Duick, Éditions Arthaud, 1998.

Passionné d'architecture navale, Eric Tabarly n'a cessé de rechercher des formes de carènes qui permettent d'aller encore plus vite, et de concevoir de nouveaux gréements adaptés aux conditions de chacune des grandes courses qu'il avait l'intention de disputer. Cet ouvrage est le récit de l'aventure extraordinaire que constituent la conception, la création et la course de ses bateaux, notamment celle de Pen Duick V, monocoque ultraléger, de San Francisco à Tokyo, dont nous revivons toutes les péripéties jusqu'à la victoire finale.


Le Kon-Tiki

Le 28 avril 1947, un radeau avec à son bord six hommes et un perroquet quitta le port de Callao au Pérou. Le but était d’atteindre la Polynésie. Le capitaine était Thor Heyerdahl, alors âgé de 33 ans. L’expédition était le résultat d’une théorie que Heyerdahl avait mûrie depuis son séjour sur l’île Fatu Hiva dans le Pacifique : les groupes d’îles dans l’océan Pacifique n’avaient pas été seulement habités par des gens venus de l’ouest. Ils l’avaient également été par des indiens d’Amérique du Sud. Parmi d’autres indices, Heyerdahl convoquait la légende de Kon-Tiki Viracocha, un chef indien qui avait navigué du Pérou vers le soleil couchant à l’est sur un grand radeau de balsa. Cette théorie, Thor Heyerdahl l’avait exposée au printemps 1946 devant des anthropologistes américains de premier plan. Il avait été accueilli assez froidement.

L’archéologue Herbert Spinden alla même jusqu’à défier Heyerdahl : "Bien sûr, vous pouvez très bien essayer vous même de naviguer du Pérou aux îles du Pacifique sur un radeau de balsa".


HEYERDAHL Thor, L'expédition du Kon-Tiki, Éditions Albin Michel, 1951.

Thor Heyerdahl tenta l'expérience ...qu'il réussit ! Son exploit est devenu célèbre dans le monde entier. Il raconte, dans ce livre, cette merveilleuse aventure et la chance veut que le savant ethnologue, intrépide explorateur, se trouve doublé d'un écrivain. De réelles qualités littéraires ajoutent au charme d'un récit dont le contenu suffirait à nous passionner. Jamais des êtres humains n'ont eu un contact plus intime avec la mer et ses habitants...


L'Abeille Flandre

Ce navire, d'abord nommé Neptun Suecia, est mis à l'eau en 1978  en Norvège. Il a été construit pour un armateur suédois et était destiné à travailler dans l'exploitation pétrolière. Ce marché est en pleine récession, et dès la fin de leur construction le Neptun Suecia et le Neptun  Gothia, sont désarmés. La compagnie Abeilles International cherche deux remorqueurs de haute mer pour la surveillance et le sauvetage le long des côtes françaises. En septembre 1979, elle loue d'abord l'Abeille Flandre puis l'Abeille Languedoc, son sistership, et s'en porte acquéreur un an plus tard.

Le Neptun Suecia devenu Abeille Flandre était basé à Brest. C'est un remorqueur de haute mer, spécialisé dans le sauvetage de navires en détresse. Il était en alerte permanente, et devait être prêt à appareiller en 20 minutes.

Il a été remplacé en avril 2005 par l'Abeille Bourbon. L'Abeille Flandre est depuis basé à Toulon en remplacement du Mérou, remorqueur de la Marine Nationale Française. 


HAMON Hervé, L'Abeille d'Ouessant, Éditions du Seuil (Points), 1999.

Durant une année, Hervé Hamon a partagé l'existence des chasseurs de tempêtes. Il raconte le métier de ces marins, leur travail sur le pont, sous les déferlantes, pour passer la remorque aux navires en détresse. Et l'attente, aussi... Il a su concilier le regard attentif du témoin et celui du narrateur, nous livrant une histoire de vie et de tumulte, de liberté et de contrainte, où l'ordinaire et l'extraordinaire sont mêlés.


Chantal Boulanger